Publié le 12/02/2021 par Drenckhan Wiebke
Les surfaces des objets historiques sont souvent souillées en raison d'une exposition à long terme aux influences environnementales. Le processus de nettoyage de ces objets présente des défis majeurs car chaque surface nécessite une méthode de nettoyage sur mesure pour éliminer la saleté sans endommager l’objet. Une équipe de recherche autour de Cosima Stubenrauch (Université de Stuttgart, Allemagne & USIAS, France) et de Wiebke Drenckhan (MIM team of the ICS), en collaboration avec Dirk Blunk (Université de Cologne, Allemagne) et Heinrich Piening (Administrateur d'Etat des Palais Jardins et Lacs Bavarois, Allemagne) a maintenant pu révéler le grand potentiel des mousses liquides pour cette tâche. Non seulement les mousses réduisent la quantité de détergents jusqu'à 90% et permettent de recouvrir des formes de surface complexes, mais elles génèrent également des mécanismes de nettoyage physiques supplémentaires. Bien que l'on sache depuis un certain temps que les mousses sont capables d’aspirer la saleté des surfaces comme des éponges, l'équipe a montré que ce mécanisme est beaucoup plus efficace lorsque les bulles de la mousse effectuent des actions d'essuyage supplémentaires sur la surface - tout comme nous le faisons lors du nettoyage d'une table sale. Cet essuyage est entraîné par l'instabilité inhérente des mousses liquides dans lesquelles des bulles éclatent et se déplacent en permanence. Les chercheurs ont pu montrer que cette partie du processus de nettoyage peut être optimisée lorsque l'on travaille avec des mousses possédant la «bonne instabilité»: les mousses doivent être suffisamment stables pour maintenir l'effet éponge, tout en étant suffisamment instables pour assurer la fonction de «Lingette à bulles». Ces effets combinés sont si efficaces qu'il suffit de laisser simplement la mousse reposer sur la surface pendant un certain temps avant de la retirer par soufflage. Aucune action mécanique supplémentaire n'est nécessaire ! Après avoir montré ce principe fondamental sur les surfaces de modèles, l'équipe teste maintenant l'approche sur des objets historiques réels qui sont difficiles à nettoyer par d'autres méthodes. L'équipe est également en contact avec des entreprises pour explorer ce concept de nettoyage pour d'autres types de surfaces.
Publication: Schad, T., Preisig, N., Blunk, D., Piening, H., Drenckhan, W., & Stubenrauch, C. (2021). Less is more: Unstable foams clean better than stable foams. Journal of Colloid and Interface Science, 590, 311–320. Lien
Funding: The German Federal Environmental Foundation (DBU); Université de Strasbourg, Institut d’Études Avancées (USIAS), France; ERC Consolidator Grant (Agreement 819511 – METAFOAM)